Ouvrier cariste, Imphy
Si je vous dis la Nièvre ?
L’image qu’il aurait pu rester, mais qui n’est plus aujourd’hui, c’était le Grand Prix de France, et le pôle automobile autour du circuit de Magny-Cours. Malheureusement, on n’a plus cet, cet évènement majeur, de formule 1, que la Nièvre possédait, tout est parti dans ce département d’un mauvais désenclavement. On a un perdu un nombre d’entreprises, mais c’est extraordinaire, c’est pharaonique. Des entreprises comme Vespa, comme Fiat. Il y avait des milliers d’emplois, des centaines de milliers d’emplois dans le département au niveau industriel, on n’en a plus un, Kléber, Michelin, c’est fini.
Où va la Nièvre ?
J’ai peur que ce territoire on en fasse un département de retraités, un peu, à haute valeur ajoutée au niveau de leurs revenus, et que l’on ne cherche pas à redynamiser ce territoire, au niveau industriel. Vous ramenez des gens avec un certain niveau de vie, mais qui sont âgés, ou qui veulent passer leur retraite ici, où vous dynamisez un secteur économique qui s’appelle l’aide à domicile, mais vous ne pouvez pas faire vivre un département uniquement sur ce seul choix, si de l’autre côté vous n’essayez pas de le rendre plus attractif au niveau du tissu industriel, en ramenant des foyers plus jeunes, en plus.
Pour bien vivre sur le territoire, que faut-il changer ?
La Nièvre, est un territoire assez fermé, assez identitaire, et ça freine considérablement l’accueil de personnes qui voudraient s’installer, parce qu’on se sent complètement étrangers, et on nous le fait ressentir. C’est classique, un territoire qui a été mal, qui a été un peu oublié, voire carrément oublié, un territoire qui ne s’est pas désenclavé, et bien les gens ont tendance à être sur de la débrouille, à être sur de l’entre-soi. Un chef d’entreprise qui vient là, et qui sent une certaine réticence, ça ne lui donne pas réellement envie d’investir. D’ailleurs, on a une entreprise qui s’est barrée sur le Loiret, qui devait s’installer, créer trente emplois, elle est partie. Et ça, une fois que les Nivernais prennent conscience qu’à un moment donné, le repli sur soi, l’identité locale, ne va pas les aider à développer leur territoire.
Et quelle est la question décisive ?
La question décisive dans l’avenir, ça serait de savoir, en tant que citoyens, quel choix stratégique, par rapport au conseil départemental et investissement, va être fait par les élus du moment, a choisi d’être fait. On n’en sait rien. On a l’impression d’avoir des gestionnaires, à court terme, mais de ne pas voir vraiment d’envie de développement global. Il faut montrer une vision stratégique, quel type d’axe de développement on souhaite faire de ce département.