Formée au fil des rencontres publiques d’Imagine la jeunesse au printemps 2023, la « bande des moins jeunes » rassemble des adultes bénévoles désireux d’apporter leur expérience, leurs connaissances et leur bienveillance aux jeunes Nivernais en quête de conseils. À quelques jours du démarrage de la saison 2 d’Imagine la jeunesse (mardi 12 février à Decize), la « bande » a peaufiné ses moyens d’action lors d’un échange avec les vice-présidents et les services concernés du Conseil départemental.
De l’étudiant en BTS à l’agriculteur retraité, de l’entrepreneur fraîchement lancé dans la carrière aux spécialistes de l’accompagnement de la jeunesse, la « bande des moins jeunes » est une mosaïque de caractères, de vécus et de savoirs unie par un séduisant dénominateur commun : tendre la main aux jeunes Nivernais en manque de repères.
Le groupe, d’abord informel, s’est constitué au cours des rencontres publiques d’Imagine la jeunesse, au printemps 2023, où les jeunes participants aux débats se voyaient ensuite invités à discuter en tête-à-tête avec des adultes bénévoles et volontaires. Des référents baptisés « brigade », puis « bande des moins jeunes » par Blandine Delaporte, 1ère vice-présidente du Conseil départemental en charge du dialogue avec les habitants, qui traçait la feuille de route de ces anges gardiens lors de la Fête des Nivernais, en juin dernier : « Ce n’est pas un énième dispositif, une énième aide. On essaie de faire avancer, d’aider. Et on va massifier ce réseau pour aider de plus en plus de jeunes. »
Six mois plus tard, à la veille de l’ouverture de la « saison 2 » d’Imagine la jeunesse (voir encadré), quelques membres de la « bande » se sont retrouvés à l’Hôtel du Département pour partager leurs réflexions avec Blandine Delaporte, Wilfrid Séjeau, vice-président en charge de la jeunesse, des membres du cabinet et des agents de la collectivité (direction générale, service Jeunesse).
Première question, d’ordre sémantique : doit-elle garder son nom ou en adopter un plus adapté à la mixité de ses âges, qui impose le grand écart à la notion de « moins jeunes » ? « J’aime bien le nom « bande des moins jeunes », ça fait un peu sales gosses », sourit avec un pétillement espiègle Marie-Pierre Cerveau, tonique retraitée de l’Éducation nationale engagée depuis la première année d’Imagine la Nièvre !, en 2022, dans la mêlée du débat citoyen.
L’experte en géographie, qui a enseigné du collège à l’université, a prodigué ses conseils et sa sagesse à onze jeunes, l’an dernier. Avec une continuité plus ou moins longue, selon les cas : « Certains voulaient une réponse rapide et ensuite ils n’ont plus eu besoin de nous. D’autres ont disparu. » Le réseau de bonnes volontés n’a pas vocation à se substituer aux structures existantes, telles que Pôle emploi, les Missions locales ou le Bureau Information Jeunesse. « Beaucoup de dispositifs existent, mais les jeunes ne savent pas où aller chercher les informations », pointe Blandine Delaporte. « Ou alors ils n’ont pas le réseau pour mettre le pied dans la porte. La bande des moins jeunes est justement un réseau reconstitué qui peut les aider. »
Accompagner, aiguiller, « mettre sur les bons rails » mais ne surtout pas « faire à la place de » : le bréviaire de la bande des moins jeunes s’esquisse, s’affine. « On doit rester souples, ne pas se transformer en usine à gaz », plaide un des membres. « Il faut aussi que l’on ait une vision de toutes les compétences de la bande », ajoute un autre. Outre les échanges en visio, déjà en vigueur, et la création prochaine d’un groupe Whatsapp pour la réactivité, des rencontres délocalisées au plus près des jeunes sont envisagées : « Les jeunes n’ont pas d’endroit où s’exprimer », explique Nicholas Petiot, co-gérant du Cornemuse à Arleuf. « De telles rencontres informelles peuvent générer de la démocratie. »
Les idées fusent, le concept s’affine : « L’intérêt, c’est l’écoute des jeunes, on ne doit pas construire une usine à gaz », insiste une participante. « Le but est de créer du lien, pas des outils. » De l’humain, et rien d’autre.