Après l’orage, l’espoir. Environ 500 personnes ont résisté aux bourrasques et au déluge tombant sur l’étang du Merle pour participer à la restitution d’Imagine la Nièvre !, la vaste concertation citoyenne lancée par le Conseil départemental. Au programme, des propositions phares choisies parmi les 444 écrites lors des réunions publiques de février et mars, et les 30 engagements du Département pour donner corps à l’avenir rêvé par les Nivernais.
Virant du bleu azur au gris plomb en quelques minutes, l’horizon a donné raison à l’alerte orange couvrant la Nièvre, le 25 juin, et abrégé l’après-midi de fête qui préludait à la soirée de restitution d’Imagine la Nièvre !, à Crux-la-Ville. Les paddles et pédalos sont prestement rentrés au port, à l’étang du Merle, et les producteurs du marché La Belle Nièvre ont replié barnums et étals sous la mitraille de l’orage. Sans dégâts, l’orage a repoussé les visiteurs sous le solide chapiteau dressé pour la soirée.
Entre cavalcades d’enfants et balance de l’orchestre Océanic se chauffant pour la seconde partie de soirée, la bonne humeur a vite réinvesti les lieux et fait passer en douceur les heures jusqu’au démarrage de la restitution. Environ 500 personnes ont pris place sur les chaises disposées en (grosse) « goutte d’eau », le format propice aux échanges adopté lors des rencontres citoyennes de février-mars. Bilan de cette première phase d’Imagine la Nièvre !, la journée de restitution résonne comme « un fantastique signal d’espoir » salué par Fabien Bazin, président du Conseil départemental, avant de laisser rapidement la parole aux citoyens.
« La démarche nous a permis pour une fois d’exprimer ce que l’on ressent », relève Khadidja, venue de La Charité. « On a vu à quel point on aimait notre département. On a besoin des élus pour faire bouger les choses, on n’y arrivera pas tout seuls. » Grande est l’attente attisée par Imagine la Nièvre !, et Sophie, de Saint-Saulge, l’exprime d’emblée : « Qu’est-ce qu’on fait après ? Il ne faudrait pas qu’il y ait de déception. »
Nadine, de Crux-la-Ville, soulève les applaudissements avec ses mots forts et directs : « Les urgences qui ferment de manière sporadique, les maternités qui ont disparu l’une après l’autre : comment peut-on demander à une population de vivre avec un aussi faible niveau médical ? Vous, les élus, vous êtes le prolongement de nous pour aller chercher de l’aide, alors il faut y aller promptement, et avec force. S’il vous plaît, ne nous laissez pas crever. Parce que si on n’améliore pas notre système de santé, on va crever. »
Invités sur scène pour exposer les propositions phares parmi les 444 recueillies en février-mars, les rapporteurs des ateliers insistent sur la responsabilité des élus départementaux, tenus d’être à la hauteur des espoirs qu’ils ont fait naître : « Le respect des engagements qui seront annoncés ce soir va déterminer le succès ou l’échec de cette démarche. Nous avons rendez-vous dans un an pour contrôler l’avancée d’Imagine la Nièvre !. », souligne un des citoyens. « Vous faites entrer le peuple dans l’assemblée départementale. »
Créer des navettes pour les manifestations culturelles, promouvoir les associations, lutter contre la perte d’autonomie, apporter aux jeunes des lieux de rencontre, dynamiser les bords de Loire, etc. : les idées fusent sur tous les thèmes, dans tous les domaines. « C’est le début d’une nouvelle façon de faire de la politique dans la Nièvre », s’enthousiasme un rapporteur. « La démocratie ne peut pas se faire sans nous. »
Après la présentation d’une partie des 30 engagements par plusieurs élus, Fabien Bazin conclut en écho, paraphrasant Etienne Daho : « C’est le premier jour du reste de notre vie. Ceux qui déconsidèrent les territoires ruraux sont dans l’erreur. Vous illustrez l’intelligence et le caractère extrêmement attachant de tous les Nivernais. » Place, désormais, à la mise en œuvre des engagements, que suivra de près le comité d’évaluation, composé de citoyens, qui sera prochainement créé.